Le Renovateur, Journal d'information Lao en Français.
- Phetphoxay Sèngpaseuth
- 22 avr. 2013
- 3 min de lecture
Le ministère de la Santé a organisé le 5 avril, à Vientiane, en coopération avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un séminaire de réflexion en vue de l'élaboration d'un programme de formation post-universitaire en psychiatrie à l'intention des médecins lao, pour remédier au manque de professionnels de la santé mentale au Laos. Il a été présidé par le vice-ministre de la Santé, le Prof. Dr Bounkong Syhavong, et le représentant de l'OMS en RDP Lao, le Dr Liu Yunguo, et a réuni de nombreux professionnels de la santé du Laos et des autres pays de l'ASEAN. « Il est essentiel que le secteur de la santé de la RDP Lao puisse disposer de professionnels à même de diagnostiquer et de traiter les pathologies liées aux troubles mentaux , a déc laré le Prof. Dr Bounkong Syhavong. Au Laos, comme dans les autres pays de la région, le nombre de malades mentaux est en constante augmentation. Le ministère de la Santé a lancé en 2007 une stratégie nationale visant à prendre en charge les malades et à assister les familles dont un membre souffre de troubles mentaux. Mais il reste beaucoup de travail à faire car les ressources humaines et les données nécessaires à la gestion de ce problème sont encore insuffisantes. Les maladies mentales sont l'un des nombreux facteurs qui peuvent ralentir le développement socio-économique. » Le Prof. Dr Bounkong Syhavong a évoqué les principales difficultés rencontrées avec les familles qui ne savent pas ou ne veulent pas prendre en charge l'adulte ou l'enfant dès les premiers troubles du comportement. « Il semble que bon nombre de familles, surtout dans les zones rurales, aient honte qu'un membre de leur famille présente des troubles mentaux. Certaines en ont peur. Au lieu de prendre en charge le malade mental et de le diriger vers un service de santé spécialisé, la famille le met à l'écart. » Les maladies mentales et neurologiques restent distinctes et séparées mais, en réalité, les malades sont souvent victimes de multiples maux en même temps. Ainsi, de nombreuses personnes souffrent à la fois d'une maladie mentale et d'une maladie physique. Dans le monde , la dépression touche plus de 350 millions de personnes, tous âges confondus, dans toutes les communautés, et contribue de manière importante à la morbidité mondiale. Bien qu'il existe des traitements efficaces pour soigner la dépression, l'accès aux traitements est un problème dans de nombreux pays et, dans certains d'entre eux, moins de 10 % des personnes qui en ont besoin bénéficient d'un tel traitement. Cela est particulièrement tragique pour certains groupes de population tels que les personnes âgées et les pauvres. En effet, les maladies tendent à se multiplier et à s'aggraver avec l'âge ou lorsque l'on vit dans des conditions difficiles. « Les troubles les plus fréquents sont les maladies neuropsychiatriques comme la dépression, l'alcoolisme, la schizophrénie et le trouble bipolaire , a déclaré le Dr Liu Yunguo. Afin de réduire le fardeau des troubles mentaux, il est nécessaire de renforcer les services pour troubles mentaux et neurologiques, en particulier dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Une bonne santé mentale est cruciale pour le bien-être des individus dans la société. Aucun groupe n'est à l'abri de troubles mentaux, mais le risque est plus élevé chez les pauvres, les sans-abri, les chômeurs, les victimes de violences et de négligences . »
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